Non, Monsieur le Marie, il n’y a pas trop de logements sociaux à Limoges. Et oui, « un toit, c’est un droit ».
La nouvelle majorité municipale prétend réduire le nombre des logements sociaux. On passerait ainsi d’un objectif de 20% de logements sociaux dans les programmes de logements neufs à 10%.
Décidément la droite n’aime pas les pauvres. Non content d’avoir ouvert cet été la chasse aux mendiants, vous vous en prenez à présent aux logements sociaux !
C’est donc ça la droite sociale qu’on nous avez annoncée… Qu’est-ce que cela serait si elle était anti-sociale ! Dans les villes où elle est arrivée à la mairie en mars dernier, c’est pas moins de 15 000 logements sociaux que nationalement la droite a déjà remis en cause à ce jour.
Or historiquement le logement social occupait une place importante dans notre ville.
• Certes ce n’est pas le cas dans nombre de communes de l’agglo et nous pensons, nous aussi, qu’il faut augmenter la programmation de logements sociaux dans celle des communes qui sont déficitaires avec moins de 20% de logements sociaux. Mais pourquoi opposer l’une aux autres ?
• Quant à notre ville, elle connaît c’est vrai, un taux élevé de vacances dans le parc social, mais dans certains quartiers seulement, alors que globalement la demande de logements sociaux reste importante. Au lieu de réduire la voilure, mieux vaudrait s’interroger sur les raisons de cette situation et y remédier. Ce qui impliquerait d’impulser de nouvelles orientations à l’action municipale avec comme ligne directrice la promotion du vivre ensemble dans tous les quartiers, de renforcer les liens avec les associations de locataires comme la CNL, et de recruter des médiateurs pour favoriser le vivre ensemble.
• Nous pensons aussi qu’il faut développer des structures et des logements adaptés aux personnes les plus précaires (en augmentant le nombre d’accueils du dispositif « La Passerelle » par exemple).
• Enfin dans le parc privé, si depuis 5 ans, les prix sont orientés à la baisse, ils restent malgré tout encore très/trop élevés, ne permettant pas à nombre de limougeauds de se loger comme ils le souhaiteraient, alors même que dans la ville les logements vides, à louer et/ou à vendre se comptent par milliers !
L’échelon municipal a une capacité d’intervention importante sur cette question, déléguée certes à l’agglomération en grande partie. Mais la mairie peut préempter les taudis ou immeubles vétustes, et constituer avec le temps des lots, qu’elle ne doit pas revendre à des promoteurs immobiliers pour la réalisation de programmes neufs. Préoccupés plus de rendements financiers que de programmes répondant aux besoins de la population, ces promoteurs vendent de la défiscalisation plutôt que du logement. Avec des programmes de construction pas toujours adaptés à la demande: très grand nombre de petites surfaces, pour des loyers souvent inabordables, que les éventuels locataires fuient dès qu’ils le peuvent, et que les propriétaires revendent parfois avec de lourdes pertes après avoir été trompés ! De nombreux quartiers, centre ville compris, se sont transformés ainsi peu à peu en lieux résidentiels et sans vie. Pour sortir de cette spirale et mieux répondre aux besoins de la population, la ville se doit selon nous de maîtriser ses programmes immobiliers.
Loin de cultiver les oppositions entre territoires, entre quartiers, entre habitants, nous pensons qu’il faut au contraire promouvoir la solidarité.
Intervention au Conseil Municipal du 30 septembre 2014
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