Nous saisissons cette délibération concernant les antennes relais de téléphonie mobile de SFR et de Bouygues Télécom pour aborder la question des risques éventuels des champs électromagnétiques pour la santé. On affiche dans cette assemblée une grande préoccupation de protection de la population… Voici, nous semble-t-il une bonne occasion de l’éprouver !
En commission des finances, j’ai posé une question concernant les mesures d’impact réalisées. La réponse apportée par la direction Sécurité/Prévention/Salubrité de la ville nous dit que : « Depuis 2004 l’ensemble du territoire a été couvert par les mesures, qu’elles soient demandées ou non par la ville. Toutes les valeurs mesurées sont conformes à la réglementation en vigueur, décret du 3 mai 2002 ». Je souhaite savoir précisément quelles sont les mesures qui ont été demandées par la ville.
Car certes les valeurs relevées sont conformes à la réglementation en vigueur, mais on remarque que :
1) sur les 25 mesures réalisées depuis 2 ans, 7 seulement ont pris en compte la téléphonie mobile. Les mesures sont certes faites par des laboratoires agréés, mais la plupart d’entre eux sont très loin d’être indépendants des opérateurs, ne serait-ce que pour leurs carnets de commandes !
2) on sait que la France a une des réglementations les plus laxistes d’Europe en la matière en autorisant un seuil d’exposition de 41 volts par mètre pour la téléphonie mobile. Rappelons que le Conseil de l’Europe dans sa résolution 1815 recommande d’abaisser les seuils d’exposition des antennes relais à 0,6 v/m. Si ce seuil avait été retenu, alors sur les 7 mesures réalisées, 3 seulement le respecteraient soit pas même la moitié.
Nous savons bien, Monsieur le Maire, que vous ne disposez d’aucun pouvoir sur l’implantation des relais d’antennes de téléphonie mobile, celle-ci relevant exclusivement de l’État.
Par contre le Maire a parfaitement le pouvoir – pour ne pas dire la responsabilité morale – de rendre possible pour la population la transparence de l’information sur les risques qu’elle encourt. Il peut donc parfaitement contribuer à la production d’une information fiable c’est à dire indépendante des intérêts industriels et commerciaux. Il suffit d’en avoir la volonté politique.
C’est pourquoi nous vous proposons que la ville prenne l’initiative de faire réaliser et donc finance une cartographie territoriale des émissions d’ondes cumulées et par service sur la ville. Pour devenir un véritable bien commun municipal d’information et de communication, une telle cartographie devrait bien évidemment être réalisée par un laboratoire indépendant des opérateurs, tel le CRIIREM. (Centre de Recherches et d’Information Indépendant sur les Rayonnements ÉlectroMagnétiques). Contribuant au développement de la démocratie de proximité, cette étude pourrait se faire en associant étroitement les citoyens dans le cadre des conseils de quartiers par exemple.
Monsieur le Maire, lors de la dernière séance de notre Conseil, vous nous avez fait part de votre ambition de « fusionner les concepts de développement durable et de santé ». Alors chiche ! C’est au pied du mur qu’on voit le maçon…
Intervention au Conseil Municipal du 28 Avril 2015
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